Jean d’Ormesson, de l’Académie française, a été l’un des plus grands écrivains de langue française de la fin du XXe siècle et du début du XXIe. Il est décédé d’un arrêt cardiaque dans la nuit du 4 au 5 décembre. Il avait 92 ans. Sa disparition a en partie été occultée par le buzz fait par la mort de Johnny Halliday, lui aussi passionné par les voitures.
Le goût de l’écrivain pour l’automobile
Issu d’une maison noble et neveu de diplomate, Jean d’Ormesson n’a eu de cesse de faire briller la civilisation française ainsi qu’un certain art de vivre tout au long de sa carrière.
Aimant le beau et l’agréable, il avait un certain nombre de passions bien françaises. La gastronomie, les belles lettres, les costumes de qualité, les chaussures de luxe, la politique et… l’automobile.
Jean d’Ormesson démontre à la France entière qu’une langue léchée va naturellement de pair avec de belles voitures. Dans ses œuvres vendues à des dizaines de milliers d’exemplaires, plusieurs extraits nous réservent des citations élogieuses pour l’automobile. Certains sont autobiographiques.
L’auteur affirmait notamment sa préférence pour les petits véhicules décapotables. Il aimait parler des performances et du confort d’une voiture, plutôt que de mécanique. Cette passion qui le suivait depuis sa prime jeunesse, il la partageait – entre autres – avec Paul Morand.
Les coups de cœur d’un académicien
On peut manier merveilleusement bien le français, mais préférer rouler en allemande. Tel était le cas de Jean d’Ormesson, qui avouait avoir un faible pour Mercedes-Benz. Pour preuve, il a gardé pendant plus de 40 années le même cabriolet de cette marque d’outre-Rhin !
Il s’agit du modèle 350 SL de type R 107, avec hard-top, un toit amovible qu’il appréciait tout particulièrement. La longévité de leur relation en témoigne : il s’agissait de la voiture de sa vie.
Ce n’est qu’à contre-cœur et par obligation qu’il s’est résigné à acheter une Smart à la place. Il avait choisi cette dernière de couleur grise, ce qui tranchait avec la volubilité du personnage habitué des grandes émissions télévisées et des publics les plus divers.
En 1950, le jeune Jean d’Ormesson avait payé au prix fort sa Peugeot 203 à Paris. Ce premier véhicule lui permit de découvrir le Midi puis l’Italie et l’Autriche.
Olivier Bouchara confie dans Vanity Fair que d’Ormesson conduisait particulièrement vite, y compris en plein Paris. L’intéressé confiait effectivement regretter l’époque, pas si lointaine, où les limitations de vitesse n’existaient pas… En somme, le défunt académicien était lui aussi un chantre des belles motorisations !