Actuellement, la plupart des routes françaises sont limitées à 90 km/h. Cela ne concerne pas les voies rapides ou autoroutes oscillant entre 110 et 130 km/h. Ni les agglomérations et tronçons particuliers limités à 30, 50 ou 70 km/h. Mais le gouvernement actuel voudrait passer à 80 km/h maximum sur les routes départementales et nationales.
L’annonce du Premier ministre
Édouard Philippe est l’actuel Premier ministre d’Emmanuel Macron. Il s’est déclaré le 11 décembre 2017 favorable, « à titre personnel », au passage à une limitation de 80 km/h. C’est actuellement la vitesse maximale autorisée pour les conducteurs apprentis, dans les trois années qui suivent l’obtention du permis de conduire. Pour les autres, la limite est en effet légèrement supérieure, à 90 km/h.
Du côté du calendrier, aucune date n’a été précisée pour l’instant. On ne connaît pas non plus le parcours législatif réservé à l’adoption de cette mesure. Elle devrait cependant être à l’ordre du jour dès 2018, même si de nombreux automobilistes risquent de la trouver impopulaire, ce qui n’est pas désiré par le gouvernement.
À l’antenne de France Info, le haut fonctionnaire Emmanuel Barbe a déclaré : « Le fait que cela ferait baisser le nombre de morts et le nombre d’accidents ne fait pas l’ombre d’un doute. » Le délégué interministériel à la sécurité routière – poste qu’il occupe depuis le printemps 2015 – ne fait que reprendre les conclusions de 2014 du Conseil national de la sécurité routière. « Si on fait baisser de 10 % la vitesse moyenne, on obtient une baisse de 4,6 % du nombre de morts » sur la route, a-t-il précisé.
La limitation des vitesses réduirait le nombre d’accidents
Il y a quelques décennies, la vitesse n’était pas limitée par la loi en France. Aujourd’hui, c’est encore le cas sur les autoroutes allemandes. Toutefois, l’augmentation de puissance des moteurs et la multiplication du nombre de véhicules en circulation ont poussé les pouvoirs publics à limiter l’allure des automobilistes.
Dans les faits, c’est une amélioration de la sécurité routière qui est recherchée. De plus, réduire de 10 km/h une vitesse maximale et, souvent, avec, l’allure moyenne permet de diminuer la consommation de carburant. L’impact sur l’environnement de la pollution automobile devrait donc être amoindri.
Rappelons qu’en 2016 3 477 personnes avaient perdu la vie sur les routes de France, dont 2 188 hors agglomération. Dans l’immédiat, l’État voudrait faire passer le nombre annuel global des victimes de la route en dessous de la barre des 2 000, ce qui est un objectif ambitieux.
L’association 40 millions d’automobilistes a d’ores et déjà lancé une pétition. Celle-ci voudrait pouvoir stopper la marche commencée aujourd’hui. Elle y voit en réalité un accaparement fiscal. L’État voudrait d’après elle multiplier le nombre de verbalisations et contraventions. Elle déplore également le trop grand nombre de radars.