La Chine va infliger une amende anti-monopole à un constructeur automobile américain, a assuré mercredi un média officiel, sans nommer l’entreprise visée, dans un contexte de tensions verbales entre Pékin et Donald Trump.
La sanction sera infligée “bientôt” contre la firme concernée, accusée d’entente sur les prix avec des concessionnaires, selon le journal China Daily, qui cite une “interview exclusive” avec un responsable de l’agence de planification économique chinoise.
Interrogé sur le sujet, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Geng Shuang a indiqué mercredi n’avoir “aucun détail”. Il a cependant assuré que les entreprises américaines étaient les bienvenues en Chine, du moment qu’elles respectent la loi.
L’annonce de cette amende intervient en pleine guerre des mots entre les médias chinois et Donald Trump. Le président élu américain a menacé dimanche de reprendre des relations officielles avec l’île de Taïwan, si Pékin ne faisait pas de concessions “y compris sur le commerce”.
Taïwan est séparée politiquement du reste de la Chine depuis 1949 et la fin de la guerre civile. Pékin considère toujours l’île comme une province chinoise, et interdit à tout pays avec lequel il a des relations diplomatiques d’en avoir avec Taïwan. Washington a ainsi coupé ses liens officiels avec Taipei à la fin des années 70 pour reconnaître la République populaire de Chine.
Donald Trump a également menacé d’imposer des droits de douane de 45% aux produits chinois aux Etats-Unis.
Dans un éditorial également publié mercredi, le China Daily a répliqué à M. Trump, estimant qu’utiliser Taïwan comme monnaie d’échange dans des négociations “n’aura aucun effet”.
L’éditorial mentionne par ailleurs nommément General Motors, soulignant que le constructeur automobile américain a vendu l’an passé en Chine plus d’un tiers des 10 millions de véhicules qu’il a écoulé dans le monde.
“Pour rendre sa grandeur à l’économie américaine (…) les Etats-Unis doivent consolider leurs relations économiques avec la Chine, au lieu de les détruire”, conseille le journal.
Zhang Handong, le directeur du Bureau de surveillance des prix à la Commission nationale pour le développement et la réforme (NDRC), a souligné au China Daily qu’il ne fallait “rien interpréter d’inexact vis-à-vis du moment choisi” pour annoncer la décision.
La NRDC a déjà visé des constructeurs automobiles étrangers dans le passé, infligeant notamment en 2014 des amendes de plusieurs millions d’euros à des compagnies allemandes et japonaises.